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Sébastien de FOOZ
à partir de son livre : A pied à Jérusalem, 184 jours, 184 visages
Editions RACINE, janvier 2008.

Page rédigée par Jacqueline Delanghe, Sœur de La Retraite

Après avoir fait l’expérience d’être allé, à pied, jusqu’à St Jacques de Compostelle, puis - à pied encore et sans argent cette fois, de Gand à Rome ! - Sébastien de FOOZ entreprend de rejoindre Jérusalem, via les Balkans, à pied toujours, avec, pour bagage principal, le psaume 91 de l’inaltérable confiance en Dieu et, seulement, 50 euros en poche!

Il lui faudra 184 jours pour atteindre Jérusalem ! traversant l’Allemagne (visite au camp de Dachau) l’Autriche, la Hongrie, la Croatie, la Serbie, la Roumanie, la Bulgarie, la Turquie, la Syrie, la Jordanie, Israël et la Palestine… avec des dangers divers tout au long de son parcours, pour atteindre enfin Jérusalem et glisser dans le Mur des lamentations, au nom de tous les Juifs morts au camp de Dachau, le petit caillou ramassé à leur mémoire.

184 jours au long desquels il tient une sorte de journal dans lequel il nous livre, au quotidien, ses rencontres (184 visages… au moins!) ses découvertes, ses bonheurs, « la grâce des lieux et des gens », mais, également ses découragements quand on lui claque carrément la porte au nez sans rien lui donner pour la route, ou que ses jambes le lâchent et le font souffrir, ou que s’invitent le froid, la faim, la fatigue, le découragement….

Donc, un récit passionnant ! Et plus que cela même: impressionnant ! Une fois que l’on a commencé de marcher avec Sébastien, on s’embarque dans son récit jusqu’au bout !…

Pas seulement pour ce qu’on y découvre du courage de Sébastien dans tout ce qu’il a traversé. Mais aussi pour la découverte de toutes les personnes qu’il nous présente : certaines – y compris de « saintes âmes » - qui lui ferment carrément la porte au nez sans s’occuper de ce qui peut lui arriver, alors que d’autres, au contraire, l’accueillent à bras ouverts, avec une générosité et une amitié incroyables – émouvantes même - qui envoient aux oubliettes ce que l’on a pu découvrir des plus méfiants.

Sébastien décrit longuement, avec sympathie et gratitude, les personnes qui l’ont accueilli et avec lesquelles se sont tissés des liens d’amitié. Mais, surtout, il revient sur l’expérience qu’il a faite de se sentir « accompagné » par Dieu. Le sentiment qu’il a eu de sa présence, y compris dans les moments les plus difficiles.

Mes options de voyage –note-t-il - la marche, les choix de pauvreté et de simplicité – m’interdisent toute plainte . La lente transformation de la marche s’opère en moi. Dieu, que c’est beau ! le jour du départ me paraît déjà si loin ! Suis-je parti un jour ? J’ai l’impression de n’avoir rien connu d’autre que la route. »

Et pourquoi a-t-il choisi ces « options de voyage »-là ? : pauvreté, simplicité et absence de plainte !?

Qu’est-ce que cette marche – difficile, interminable - a donc pu transformer en lui ?

D’ailleurs la « route » ? Quelle « route » ? Le besoin de bouger ? de découvrir ? de rencontrer d’autres personnes ?

Et, pourquoi, après un premier pélerinage, Sébastien a-t-il voulu repartir pour un autre, infiniment plus difficile ?

Le livre n’est pas seulement intéressant. Il invite aussi à nous demander - quelque soit notre âge ou le moment où c’est arrivé – si l’une ou l’autre étape de notre vie ne ressemblerait pas – un peu ou beaucoup - à quelque chose de ce que nous partage Sébastien…